
Un ancêtre, qui était familier avec la rive Nord avant de venir s'y établir, est Monsieur Charles Jordan, d'origine irlandaise. Fils de Jacob Jordan et Catherine Grand de Terrebonne, il épouse Agnès Siméon de Pointe Bleue. Monsieur Jordan était à l'emploi de la compagnie du Nord-ouest, qui possédait le monopole du commerce de la fourrure avec les peuples Amérindiens sur tous les territoires du Roi. (Le territoire du Roi était la partie des terres non occupées par les seigneuries). En 1821, c'est la coalition entre la compagnie du Nord-Ouest et la compagnie de la Baie d'Hudson. Désormais, c'est cette dernière qui prend le monopole de la traite des fourrures et de la pêche sur la côte-nord. M. Charles Jordan y occupe des postes importants pour la compagnie Hudson's-bay. Il est chargé du poste de traite de Godbout de 1833 à 1844 et démissionne de sa fonction pour des raisons de santé. Il quitte Godbout pour aller s'établir aux Ilets-jérémie. Durant cette période, lui et son gendre, M.Françis Poulin, aussi à l'emploi de la compagnie Hudson's bay, s'associent pour commercer à leur propre compte. Charles Jordan jr, fils de Charles Jordan et Agnès Siméon, épouse Geneviève Bilodeau le 25 septembre 1847. Charles comme son père, est employé à la Hudson's Bay. Il a occupé plusieurs fonctions importantes. La descendance se perpétue, par Charles Jordan "Jourdin" "Jourdain" (le nom change sur certains documents), fils de Charles Jordan et Geneviève Bilodeau. Il se marie le 4 juillet 1871 avec Marguerite Gagné fille d'Hermégégilde Gagné et de Marie Labrie. Il figure comme résident de Ilets-Caribou sur le recensement de 1871, ainsi que son frère James "Jimy", celui-ci marié à Marie Lévesque fille de François Lévesque et de Basilisse Hamilton de rivière Moisie.
Voici la descendance de Charles Jordan et de Marguerite Gagné: Eugénie, Adèle, Charles, Joseph, Georges, François "Francis", Philippe, Louisa, Wilfrid, Zénon, Émilda et Léon. La descendance et les filiations, se sont perpétuées dans la région et à travers le Québec. Pourquoi le changement du nom de Jordan en celui de Jourdain? Peut-être à l'occasion de l'inscription sur un acte civil, soit par erreur ou simplement par la volonté d'un membre de la lignée familiale qui aurait voulu franciser le nom? Les ancêtres sont reconnus comme de bons coureurs des bois, trappeurs et comme pêcheurs. Quelques-uns uns d'entre eux étaient des hommes robustes; l'un d'eux fut appelé "le petit géant". Le premier a venir au Canada, s'appelait Jacob Jordan, d'origine irlandaise. Le 21 novembre, il épousa Ann Levington au Christ Churh de Montréal. Ils s'établissent à Terrebonne où ils ont acquis des propriétés seigneuriales. Le père et le fils furent tour a tour député du comté de Terrebonne, alors appelé comté d'Effringham. Le père Jacob fut député de 1792 à 1796 et son fils de 1796 à 1802.
Texte tiré du journal "La Côte-Nord"
Nous connaissons quelques enfants de Charles Jordan: Charles, Alexandre, Agnès, et probablement William. En octobre 1839, Charles donne sa fille Agnès en mariage à François Poulin, tonnelier, à l'emploi de la Baie d'Hudson. La noce se célèbre à la Malbaie, alors la plus proche paroisse de cette partie de la côte. Son fils Alexandre épouse une Montagnaise, du nom de Thérèse Marc. Les actes de baptême de leurs nombreux enfants donnent parfois à son épouse le nom de Thérèse Volant. L'acte de naissance de sa fille Louise, baptisée le 24 juin 1846, le décrit comme "navigateur de pointe des monts". En 1847, il fait la pêche avec son beau-frère François Poulin à Baie-Trinité.
Alexandre élève une très nombreuse famille dont tous les garçons et les filles se marièrent avec des Montagnais dont plusieurs prirent la direction de Sept-Îles ou bien de Betsiamites. Selon Napoléon Alexandre Comeau, Charles Jordan aurait eu un autre fils du nom de William. Il nous le présente en ces termes "C'était le fils cadet d'un ancien agent de la compagnie de la Baie d'Hudson à Godbout. Ses deux frères aînés possédaient de l'instruction et avaient pris les habitudes de vivre des blancs. Mais chez William, le pur indien s'affichait. Il avait toujours refuser d'aller à l'école... finalement, il quitta son père pour aller vivre chez les Indiens. Garçon de belle prestance, il mesurait plus de 6 pieds, était fort come un cheval, et magnifique chasseur. Les Jordan étaient en effet des colosses. Enfin, l'aîné, Charles, comme son père, a travaillé pour la compagnie en différents postes de la côte. Robert Micheal Ballantyne partage le même bureau et la même chambre que lui à Tadoussac, en 1846. Il nous donne le portrait suivant: "c'était un homme d'une belle apparence, un métis, un athlète, qui avait reçu une instruction convenable, mais qui avait passé la plus grande partie de sa vie au milieu des indiens. Il voyageait de tous cotés dans le pays pour traiter avec les Indiens. Une partie de son travail consistait aussi également au début du printemps à faire la chasse aux loup-marins". Quelques années après, Charles quittait la compagnie, Il avait épousé Geneviève Bilodeau . On le retrouve à Grandes Bergeronnes et à la rivière Sainte-Marguerite, principal affluant du Saguenay, à dix huit milles de Tadoussac. Tout en demeurant protestant, il fait baptiser ses deux fils dans la religion catholique.
Son aîné Charles, serait né à Grandes Bergeronnes, le 10 Juin 1849, et James, le cadet, le premier avril 1851, à la rivière Sainte-Marguerite. D'autres Jourdain habitent d'ailleurs cette région. Le 3 novembre 1849, John Jourdain, époux de Josette Marié, y fait baptiser un fils, lors du passage du père Flavien Durochers. Au passage du père Arnaud, le même John y fait encore baptiser une fille du nom de Caroline, le 9 janvier 1851. On le dit alors domicilié au Petit-Saguenay, autre affluant du Saguenay, qui se déverse dans le grand Saguenay, à 20 milles de son embouchure. Ces Jordan étaient sûrement des parents de Charles. Nous apprenons ensuite que Charles meurt prématurément à l'âge de 39 ans. Son corps repose dans le cimetière privé des Poulin, à Pointe-à-Poulin à Baie-Trinité. Son épouse Geneviève se remarie en 1854, à M. Alexandre Desrosiers. Ses fils, Charles et James, s'installent aux Ilets-Caribou, vers 1870, comme nous l'avons constaté plus haut dans leur mariage. Ils avaient aussi une soeur, Adéline, qui épousait Chrysostome Langis de rivière Pentecôte, le 15 août 1876.
Plusieurs de leurs descendants, tous Français et catholiques ont demeuré aux Ilets-Caribou. Charles et Marguerite ont en effet élevé une nombreuse famille: 8 garçons (Charles, Georges, Joseph,Françis, Philippe, Wilfrid, Zénon,Léon) et 5 filles (Eugénie, Adèle, Louisa, Imelda, Aimée). La plupart des garçons ont fait souche sur la côte. Joseph, qui a traversé à Cap-chat, est l'ancêtre des Jourdain en Gaspésie. Il avait épousé Éva Gagné, fille D'elzéar, à Pentecôte en 1898. Plusieurs de ses fils ont fait carrière de marin et ont voyagé plusieurs années durant le long de la rive Nord. La chronique de l'île aux œufs nous fait connaître Edgar, Robert, Wellie et leurs bateaux. Monsieur Charles Jourdain était un homme d'une stature très imposante. Sa maison était accueillante, Les missionnaires de passages se retiraient chez lui. Malgré la rudesse de son métier de pêcheur et de chasseur, il atteignit l'âge respectable de 79 ans et neuf mois. Assisté par le rév. N.A Labrie, son neveu, alors curé de Betsiamites, il s'endormait dans le Seigneur, après une maladie de 8 jours, le 19 février 1929. Le révérend Père Labrie lui-même chantait son service et présidait l'inhumation dans le cimetière des ilets, le 21 février. Devant une nombreuse assistance. Un garçon et une fille l'avaient précédé dans l'autre monde. Son fils Charles, époux de Célanine Roy, s'était en effet noyé accidentellement en face des Ilets, à la fin de mars 1912. il conduisait en canot Napoléon Rousseau de Pentecôte quand l'embarcation a chaviré. On leur porta secours, mais seul Napoléon Rousseau devait survivre à la triste aventure. Le 24 mars 1912, Napoléon Rousseau faisait chanter une messe à Pentecôte pour son infortuné compagnon. Cette tragédie qui s'est déroulée sous les yeux de plusieurs parents et amis a laissé une profonde impression. Sa fille, Aimée Jourdain, épouse de Joseph Comeau, avait quitté cette vie à Godbout, le 30 juin 1921. La fille de Charles Jourdain, Adèle, épouse d'Antoine Chouinard, mis une fille au monde, Marie-Aimée Chouinard qui devint plus tard Sœur Saint-Staniclas, elle se dévoua pendant de nombreuses années à l'extérieur du pays, principalement au Japon





